Vous voulez attirer votre audience idéale, convertir vos visiteurs en clients et vous démarquer de la concurrence? Tout commence par une stratégie de contenu bien pensée. Ce guide complet dévoile toutes les étapes essentielles pour mettre votre contenu au service de vos objectifs. Après avoir pratiqué cette discipline et donné des cours pour en transmettre les usages pendant plusieurs années, j’ai décidé de vous offrir ce guide.

Un ensemble de pratiques
La stratégie de contenu est un ensemble de pratiques qui permettent aux organisations de gérer la création, le stockage et la mise à jour des contenus dont elles ont la charge. Qu’il s’agisse de leur site web, de présentations PowerPoint promotionnelles, de la documentation de leur produit, des rapports sur leur activité, etc. Ces contenus nécessitent un soin particulier. Ce soin doit s’étendre au delà de leur publication. Plus la communication de l’organisation prend d’ampleur et plus les outils de la stratégie de contenu deviennent indispensables.
La conversation autour de l’organisation du travail sur le contenu a pris une plus grande envergure parmi les professionnel∙les du web à partir de 2008. À ce moment là, Kristina Halvorson publie The Discipline of Content Strategy sur A List Apart. La traduction de cet important article, La discipline de la stratégie de contenu est disponible sur Pompage.net. L’article de Kristina Halvorson définit la discipline comme suit:
« La stratégie de contenu planifie la création, la publication et la gouvernance de contenus utiles et utilisables. »
Kristina Halvorson, La discipline de la stratégie de contenu
La stratégie de contenu commence donc bien avant la rédaction. Des objectifs clairs et une bonne stratégie sont nécessaires avant de commencer à rédiger un texte, créer une infographie ou une vidéo. Cette analogie que nous devons à Rachel Lovinger se concentre sur cet aspect là :
« La stratégie de contenu est à la rédaction ce que l’architecture de l’information est au design. »
Rachel Lovinger, Content Strategy: The Philosophy of Data
Le mot «contenu»
Les bons artisans affectionnent par dessus tout leur art. Ils aiment faire des infographies, créer des vidéos ou écrire des textes. Il arrive régulièrement qu’ils déplorent l’utilisation du mot «contenu» pour décrire les photos, infographies, vidéos et textes qu’ils créent avec tant de soin. Le mot «contenu» semble, au premier abord, ne pas rendre justice aux réalités diverses qu’il recouvre. Il ne communique pas immédiatement l’importance que nous devons accorder à la substance même de la communication. Pour l’instant, nous n’avons pas trouvé de quoi le remplacer. C’est une convention imparfaite mais utile. C’est une discussion que les praticiens et praticiennes de la discipline ont sans arrêt. Nous n’avons pas de mot meilleur pour le moment.
J’aborde ce problème plus en détails dans « Qu’apporte la stratégie de contenu? ».
Que permet la stratégie de contenu ?
Cette discipline et les outils associés permettent…
- de créer les contenus qui répondent à la fois aux objectifs de l’organisation et des publics cibles;
- de développer des plans réalistes et mesurables pour la publication de contenu sur le long terme en fonction des contraintes réelles au sein de l’organisation;
- d’économiser en rationalisant les processus de gestion du contenu;
- de coordonner la communication sur différents canaux externes et internes;
- d’éviter des retards dus à la mésestimation de l’investissement nécessaire pour créer les textes, les images, les infographies ou les vidéos.
Pourquoi la stratégie de contenu est-elle nécessaire ?
Plusieurs facteurs rendent la stratégie de contenu nécessaire. Parmi ces facteurs, on trouve (1) la difficulté de capter et de garder l’attention des gens, (2) les exigences toujours plus pointues des internautes, et (3) l’augmentation des volumes de données que les organisations doivent stocker, trier, et maintenir à jour.
Comme le disait Erin Kissane dans son livre…
« La stratégie de contenu se développe car des organisations partout dans le monde réalisent qu’elles ont désespéramment besoin de maîtriser leurs communications en expansion rapide en ligne. A moins que la planète ne soit frappée par une comète, cette tendance a peu de chance de s’inverser ».
Erin Kissane, Elements of Content Strategy
Attirer et conserver l’attention
Attirer et conserver l’attention des gens est de plus en plus difficile. La concurrence est féroce. Chaque détail de l’expérience a son importance. Au moindre pépin, les internautes peuvent se tourner vers un concurrent ou renoncer à leur démarche.
Ainsi, les internautes sont de plus en plus exigeant·es concernant leurs interactions avec les entreprises et autres organisations présentes en ligne. Pour atteindre nos objectifs, nos contenus doivent être bien conçus, tant dans leur propos que dans leur forme; et ils doivent être délivrés sur le bon canal au bon moment. Une bonne stratégie de contenu permet de relever ce défi en s’assurant que les contenus répondent bien à ces exigences.
Augmentation des volumes de contenu
Les volumes de texte, images, vidéos, etc. continuent d’augmenter sans arrêt. Leur production va en s’accélérant. La généralisation de l’utilisation de modèles dits d’intelligence artificielle accélère cette tendance. Créer, publier, stocker, contrôler la qualité de tous ces contenus périodiquement et les tenir à jour a un coût substantiel pour nos organisations sans parler de l’environnement. Là encore, la stratégie de contenu apporte des outils indispensables pour organiser, trier, maintenir la qualité des contenus et les rendre facilement accessible à nos audiences.
Réduire les risques grâce à la stratégie de contenu
Avoir recours aux méthodes et aux outils de la stratégie de contenu diminue le risque de publier des contenus dont personne ne veut, de publier sur le mauvais canal, au mauvais moment, etc.
Publier sans stratégie, c’est jouer les ressources nécessaires à la production d’un contenu à la roulette. Et elles peuvent représenter une grosse somme quand on vise la qualité.

Prendre le temps de comprendre pourquoi, pour qui, quand et où publier; mettre en place des outils pour mesurer l’efficacité de ces efforts et des mécanismes de gouvernance pour ajuster le cap aux changements permet d’éviter ces risques énormes et totalement inutiles.
Je développe cet argument plus longuement dans mon billet en anglais intitulé « Churning Content Without a Plan is Gambling ».
L’évolution de la stratégie de contenu
La stratégie de contenu est une pratique vivante. Les praticiens et praticiennes aiment échanger leurs bonnes pratiques et forment une communauté accueillante. Le corpus d’études de cas publiées devient toujours plus riche. Et l’appareil théorique s’adapte aussi toujours mieux aux défis que les organisations doivent relever.
Les outils et l’appareil théorique évoluent régulièrement. Au départ, la discipline de la stratégie de contenu était enseignée comme des projets suivant un modèle «en cascade». C’est-à-dire des processus à progression linéaire . Le résultat d’une étape étant nécessaire pour effectuer la suivante. Mais tout cela a changé.
Les 4 quarts de la stratégie de contenu
En 2017, Brain Traffic, l’agence spécialisée fondée par Kristina Halvorson, a publié une première représentation en quadrants de la stratégie de contenu. En avril 2018, le cadre théorique a évolué pour s’adapter à l’émergence du content design. Ainsi, la représentation en quadrants de la stratégie de contenu a été mise à jour.
La dernière version du diagramme en quarts décrivant la pratique de la stratégie de contenu se compose d’un noyau central intitulé « noyau stratégique ». La moitié supérieure intitulée « conception de contenu » se compose de deux quarts : « éditorial » et « expérience ». La moité inférieure intitulée « conception de systèmes » se compose de deux quarts : « structure » et « processus ». Tous ces éléments doivent être présents et fonctionner en harmonie avec le cœur stratégique du dispositif.
Grandes étapes d’un projet de stratégie de contenu web
En fonction des objectifs et des techniques de conduite de projet ayant cours dans votre organisation, les étapes décrites ci-dessous ne doivent pas forcément être menées ni dans cet ordre, ni l’une après l’autre. Par ailleurs, développer une stratégie de contenu en prenant pour périmètre tous les canaux de communication ou tous les projets éditoriaux d’une organisation sans un long travail préalable est presque impossible. Il vaut donc mieux commencer par un périmètre plus réduit et généraliser l’approche petit à petit.
S’informer
Pour créer une bonne stratégie de contenu, il convient d’en apprendre le plus possible sur le fonctionnement de l’organisation. Les questions à se poser se divisent en trois grandes catégories :
- L’environnement autour du projet
- Les pratiques actuelles de gestion de contenu
- Le contenu existant
L’environnement autour du projet
Avant de nous lancer dans un projet de stratégie de contenu, nous avons besoin de comprendre les buts et la stratégie d’affaire mise en place par les dirigeant∙es de l’organisation et ses perspectives d’évolution. C’est très important.
Pour ce faire, on doit s’intéresser à l’environnement dans lequel l’organisation évolue. Les lois et règlements en vigueur dans son secteur d’activité ont une grande influence. Tout comme les concurrents présents sur son marché. Mais ce n’est pas tout…
Facteurs internes | Facteurs externes |
Offres | Concurrents |
Clients | Autres consommateurs |
Revenus | Lois et régulations |
Coûts | Tendances et actualités |
Les pratiques actuelles de gestion de contenu
Le deuxième axe de recherche concerne plus précisément les pratiques actuelles de gestion de contenu au sein de l’organisation. C’est là dessus que la stratégie de contenu se propose d’agir. Il est donc important de faire un état des lieux précis avant d’émettre la moindre recommandation. Les questions à se poser sont nombreuses. En voici quelques exemples :
- Que publie l’organisation en ce moment ?
- Quels sont les publics ciblés ?
- Quels sont les messages qu’on tente de leur faire passer ?
- De quels canaux de distribution dispose l’organisation ?
- Comment passe-t-on de l’idée de base au produit final ?
- A quel moment intervient l’optimisation pour les moteurs de recherche (SEO) ?
- Que se passe-t-il une fois le contenu publié ?
- Comment évalue-t-on si un contenu fonctionne ?
- Les membres de l’organisation sont-ils satisfaits de ces pratiques de gestion de contenu ?
- Qui peut décider de les modifier et comment ?
Les techniques de recherche à utiliser
Pour répondre à toutes ces questions et découvrir le maximum d’informations utiles, on s’appuie sur quatre tactiques de recherche.
Premièrement, une quête documentaire sur l’intranet et dans les archives est à l’ordre du jour. Fouillez pour être sûr de trouver tout ce qui est documenté.
Deuxièmement, pour avoir une idée précise des usages réels, des entretiens avec les personnes qui ont une influence sur le contenu publié sont indispensables.
Troisièmement, un examen approfondi des contenus déjà publiés permet de fermement prendre le sujet en main. L’inventaire et l’audit de contenu sont un des piliers de la stratégie de contenu. Je détaille ce point plus bas.
Et, quatrièmement, des ateliers collectifs dans lesquels les parties prenantes au projet réfléchissent ensembles permettent de découvrir encore d’autres choses. Les ateliers ont aussi pour avantage de commencer à faire émerger une bonne volonté collective en lien avec les projets de publication pour préparer les changements à venir.
Inventorier et examiner le contenu existant
Faire l’inventaire du contenu déjà publié et l’examiner avec attention est très utile. Un inventaire / audit permet de…
- connaître le périmètre d’un projet de d’évaluer son budget.
- savoir quels contenus existent et où ils sont stockés pour ensuite faire la maintenance ou la mise hors ligne.
- lister les sources et les contenus disponibles pour la réécriture et le développement de nouveaux contenus.
Il existe trois grandes catégories d’inventaires de contenu :
- Quantitatif, où l’on fait la liste de chaque contenu, qu’on les compte et qu’on les classe par catégorie.
- Qualitatif : Évaluation des bonnes pratiques, où l’on évalue chaque contenu rencontré par rapport à une checklist de bonnes pratiques décidées à l’avance.
- Qualitatif : Évaluation stratégique, où l’on évalue chaque contenu pour savoir s’ils correspondent à la stratégie décidée.
Si le volume de contenus est trop important, on peut se tourner vers une technique d’échantillonnage ou un audit roulant.
Automatiser ou non l’inventaire et l’audit
Il existe des outils pour automatiser les inventaires et quelques aspects des audits.
Les outils informatiques donnent des informations plus complètes comme le type MIME des fichiers, le nombre de mot, le score de lisibilité Flesch-Kincaid, etc.
De plus, l’automatisation donne une aura d’objectivité aux données récoltées. Cela peut aider à convaincre votre hiérarchie de la valeur de l’inventaire. Mais cela peut aussi vous poussez à faire trop confiance aux conclusions que vous en tirerez.
L’audit manuel est plus long mais permet d’examiner soigneusement chaque contenu en lisant attentivement les textes, en regardant les vidéos, etc.
Un autre argument pour l’audit manuel… Connaître sur le bout des doigts les publications en ligne, les imprimés et les endroits où ils sont stockés permet de gagner rapidement un statut de ressource au sein d’une équipe et une solide réputation dans une organisation.

J’explore les phases d’inventaire du travail de stratégie de contenu plus avant dans un billet en anglais intitulé « How to Inventory Your Content Warehouse ».
Définir le cœur de la stratégie de contenu
Le cœur stratégique au centre du dispositif peut se résumer en une seule phrase suivant à peu près ce schéma:
[organisation] cherche à [objectif d'affaire] et [objectif d'affaire] en publiant du contenu [adjectif] [adjectif] qui aide [public cible] à ressentir [émotion] et [émotion] pour qu'iels [tâche utilisateur∙rice] et [tâche utilisateur∙rice].
Les éléments entre crochets sont remplacés par les éléments appropriés correspondant aux objectifs. Un exemple de ce gabarit une fois rempli pour une organisation gérant une épicerie en vrac.
Notre épicerie en vrac cherche à augmenter ses ventes de 15% et le nombre de clients réguliers de 20% avant la fin de l'année en publiant du contenu motivant et informatif qui aide les jeunes sensibles à l'écologie à se sentir prêts et motivés à changer leurs habitudes pour qu'ils réduisent leur empreinte carbone et mangent plus sainement.
Une fois que vous aurez votre déclaration stratégique et que toutes les parties prenantes au projet seront d’accord de l’adopter, elle vous servira à choisir les tactiques nécessaires pour la mettre en œuvre.
La déclaration stratégique permet de prioriser les actions à entreprendre. Si on vous demande de refaire la page « À propos » de votre site et de publier régulièrement des liens vers des recettes saines publiées par d’autres, il sera clair que la deuxième tâche devra avoir la priorité sur la première. Et vous pourrez même refuser certaines demandes qui n’entrent pas dans le cadre de la stratégie.
On pourrait croire qu’obtenir la déclaration stratégique est la fin du processus. Malheureusement, la déclaration de stratégie ne suffit pas, à elle seule, à définir exactement comment les rédacteurs, créateurs de vidéos et d’infographie de vos équipes devront faire leur travail pour garantir que vos contenus trouvent leur public et vous aide à atteindre vos objectifs d’affaire.
Concevoir le contenu ou pratiquer le « Content Design »
Comme on vient de le voir, la stratégie permet de choisir quels contenus il convient de créer pour quels publics afin de remplir les objectifs de l’organisation avec efficacité. Le « content design », quant à lui, permet de concevoir ces contenus de manière à répondre à un besoin réel du public, avec les bons mots, le bon ton, sur le bon support. Le but est d’aider les membres du public-cible à accomplir une tâche, comprendre un sujet, ou prendre une décision.
Mieux comprendre Nos Publics-cible
Le public cible est identifié dans la déclaration stratégique évoquée plus haut. Pourtant, identifier la cible ne suffit pas. On ne parle pas de la même manière à une personne qui découvre un sujet qu’à quelqu’un qui cherche une information précise à la dernière minute, par exemple. Nous devons donc nous poser quelques bonnes questions sur l’identité de ces personnes et le contexte dans lequel elles consultent nos contenus. Pour y répondre, il nous faudra faire quelques recherches en lisant des études de marché, en parlant avec des membres de nos publics-cible, etc. Les informations récoltées nous serviront pour mettre au point le contenu.
Il est essentiel de savoir :
- Qui sont ces personnes (clients, utilisateurs, prescripteurs, etc.)
- Ce qu’elles savent déjà (ou non)
- Ce qu’elles veulent accomplir
- Dans quel contexte elles consultent nos contenus (sur mobile, dans l’urgence, en phase de comparaison…)
Plus nous comprenons nos audiences, plus nous pouvons concevoir des contenus pertinents, efficaces, et qui tombent juste.
Définir le Vocabulaire à utiliser
S’adresser aux personnes membres de nos publics cible en utilisant les mots qu’elles utilisent entre elles est capital. On pourra faire des recherches et trouver les bons mots à utiliser pour parler d’un sujet :
- sur les sites de questions-réponses comme StackOverflow ou Quora
- dans des forums sur Reddit
- dans les requêtes envoyées au support technique
- ou encore dans les requêtes utilisées sur les moteurs de recherche (autocomplétion, recherches associées…)
Le vocabulaire des personnes membres de nos publics cible n’est pas forcément celui du marketing ou du métier. Utilisons leurs propres mots, c’est une forme d’écoute active. Et cela améliore naturellement la trouvabilité de nos contenus et l’optimisation de nos sites pour les moteurs de recherche (SEO).
Définir la Voix et les tons
Votre voix, c’est votre personnalité éditoriale. Vos différents tons, c’est la manière dont vous la déclinez selon le contexte.
On peut (et on doit) adapter notre ton :
- selon les situations (annonce d’une fonctionnalité, résolution d’un bug, onboarding…)
- selon les publics (jeune actif, professionnel de santé, etc.)
Mais la voix reste cohérente. Si nous sommes accessibles, bienveillants et précis dans un article de blog, nous devrions l’être aussi sur nos profils de réseaux sociaux ou dans une notification d’erreur s’affichant dans nos produits.
Une voix et des tons cohérents et biens définis sont essentiels pour rendre nos contenus clairement identifiables et différents de ceux de nos concurrents et concurrentes. Cela dénotera aussi le soin tout particulier qu’on y apporte dans une époque où de plus en plus de contenus sont générés par des modèles IA.
Si plusieurs rédacteurs et rédactrices doivent travailler sur nos contenus, il est nécessaire de documenter la voix et les différents tons. Le guide éditorial de MailChimp est souvent cité en exemple car il est le fruit d’un long travail et distille de façon succincte de nombreux conseils utiles aux rédacteurs et rédactrices travaillant sur la marque. On peut aussi citer le guide éditorial de Starbucks. Si vous avez du mal à exprimer la voix et les tons, commencez par faire un tableau avec des exemples concrets tirés de contenus réels.
Planifier le travail avec un calendrier éditorial
Un calendrier éditorial est un outil indispensable pour publier régulièrement et suivre une stratégie de communication et une stratégie de contenu. Il facilite la génération d’idées, assure une publication régulière pour fidéliser les lecteurs, permet de gérer les thématiques abordées et de respecter les délais. Dans les processus de validation, il aide à prioriser les contenus, maintenant ainsi l’organisation du travail sur les rails.

Il peut être mis en place en utilisant diverses technologies et supports : papier, calendrier numérique (comme Google Agenda), tableur (Excel), outils de gestion de projet (Trello), ou modules intégrés aux systèmes de publication CMS. Chaque option présente ses avantages et inconvénients, et un expert en stratégie de contenu saura choisir la solution la plus adaptée aux besoins spécifiques.
Quelque soit le support, un calendrier éditorial détaillé et accessible est indispensable. Il doit inclure des informations clés telles que :
- Le titre, l’URL, et éventuellement un résumé ;
- Le canal de publication ;
- Les responsables de la rédaction, de la relecture et des illustrations ;
- La date de publication prévue ;
- Et toute autre donnée utile au suivi du projet.
J’ai publié un guide complet pour la création de calendriers éditoriaux. Et un guide en langue anglaise pour trouver des événements récurrents autour desquels organiser la publication de contenus intitulé « Wrap Your Content Around Regular Events ».
Organiser le travail
Une définition claire des rôles et des responsabilités au sein des équipes garantit une collaboration sans ambiguïté. En documentant les processus de création, de maintenance et de gouvernance, on établit des repères précis qui structurent le travail et assurent une cohérence dans l’exécution des projets en lien avec le contenu.
Pour documenter comment les différents intervenants des processus éditoriaux travaillent ensemble, on peut commencer par dresser une matrice RACI listant un certain nombre de tâches.
On peut aussi documenter les processus avec des diagrammes de flux de travail. Le schéma suivant décrit ce qu’il se passe lorsque l’équipe éditoriale reçoit une requête :

Les losanges sont des points de décision d’où sortent deux flèches: une pour le « oui » et une pour le « non ». On peut aller encore plus loin et affiner ce genre de schéma en cartographiant les processus métier de manière exhaustive.
Documenter les rôles de chaque membre de l’équipe et les processus de travail avec soin permet de maintenir un niveau de qualité constant et de faire plus facilement face au départ de collègues. C’est aussi, dans les grandes entreprises, un pré-requis pour conserver des certifications du type ISO 9001 et autres.
Bien sûr, il faut trouver le bon équilibre et ne pas voir les rôles et les processus définis devenir des carcans qui étouffent la prise d’initiative et l’amélioration continue.
Créer
Se mettre à écrire régulièrement

Si vous ne pratiquez pas la rédaction régulièrement ou que vous êtes peu sûrs de vos capacités rédactionnelles, ces quelques éléments peuvent vous aider à vous y mettre (et à vous accrocher).
- Commencez maintenant: Ne cherchez pas l’inspiration ou les outils idéaux. Mettez simplement des mots sur le papier ou faites cliqueter les touches de votre clavier.
- Surmontez la résistance: Ignorez les distractions, et l’envie de faire des recherches perpétuelles.
- Ne soyez pas bloqué par le perfectionnisme: Le premier jet est toujours mauvais. Complétez-le pour réécrire et éditer ensuite.
- Publiez régulièrement: L’acte de publier, même si c’est imparfait, permet de créer un élan positif essentiel pour progresser.
- Écrivez régulièrement: Mettez en place une routine d’écriture.
- Éditez avec rigueur: Laissez passer un certain temps puis… Relisez plusieurs fois votre texte, coupez les phrases superflues et améliorez le style.
En résumé, pour devenir un meilleur rédacteur, il faut pratiquer régulièrement, être patient et persévérant. L’important est de commencer et de ne jamais arrêter d’apprendre.
J’ai publié un billet en anglais intitulé « How to Establish a Writing Habit » qui développe tous les points ci-dessus et bien d’autres.
Bien sûr, si vous ne souhaitez pas le faire vous-même, vous pouvez payer quelqu’un pour écrire votre contenu à votre place ou avec vous.
Bien écrire et éditer pour le web
Lorsque vous écrivez et que vous éditez pour le web…
- Comprenez les besoins du lecteur: Identifiez les tâches que les lecteur·rices souhaite accomplir et adapter le contenu en conséquence.
- Fixez-vous un objectif clair: Définissez un but précis pour l’article, qu’il s’agisse d’informer, de convaincre ou d’inciter à une action.
- Utilisez un langage clair et concis: Privilégiez un vocabulaire simple, des phrases directes. Et structurez le texte de manière à faciliter la compréhension.
- Optimisez la mise en forme: Utilisez des intertitres, des listes, des images et des liens pour rendre le texte plus aéré et plus attractif.
- Pensez au référencement naturel (SEO): Intégrez un mot-clé pertinent par page et optimisez la structure des titres et des sous-titres.
Pour avoir tous les détails, consultez le billet « Éditer un article pour le web ».
Derniers points à vérifier avant publication
Attendez! Avant d’appuyer sur le bouton «Publier», il est temps de faire quelques dernières vérifications. Une bonne liste de points à vérifier avant publication permet de trouver et corriger encore quelques petits défauts avant de lancer le contenu sur le web. Ahava Leitbag a publié une très bonne liste en Anglais sous le titre «Creating Valuable Content: An Essential Checklist».
Organiser la maintenance des contenus
Créer et publier du contenu de manière régulière est très bien. Mais cela ne suffit absolument pas! Il est indispensable de le maintenir pertinent et à jour. Dès qu’il est publié le contenu peut se mettre à se périmer.
Le vieillissement des contenus
Un contenu obsolète a un grave impact sur la crédibilité de nos sites web en tant que source et sur l’optimisation pour les moteurs de recherche (SEO). De plus, la stratégie de l’organisation s’adapte en permanence au changement. La stratégie de contenu doit s’adapter à ces nouvelles réalités et aux changements dans les habitudes de nos publics-cible. Le contenu déjà publié doit, à son tour, être mis à jour pour rester aligné avec les priorités de l’organisation.
Fixer des critères et des procédures de maintenance
Pour toutes ces raisons, on met en place des pratiques de maintenance régulières. On décide dans quelles circonstances particulières et à quelle fréquence un responsable viendra examiner les différents types de contenus publiés, ainsi que des critères pour évaluer quand il doit être mis à jour, archivé ou supprimé.
Suivant les logiciels et les solutions de gestion de contenu ou de gestion de projet utilisées dans votre équipe, il est possible que vous puissiez programmer des alertes régulières pour vous rappeler de faire ce travail.
Mettre à jour l’audit
Pour pouvoir décider quels contenus méritent plus d’efforts, l’inventaire de contenu décrit plus haut peut à nouveau nous aider. Ajouter de nouvelles données comme le nombre de visites sur les différentes pages, leur importance pour les moteurs de recherche, les taux de conversion pour les pages avec des appels à l’action, etc. nous aide à décider sur quelles pages nous devons travailler.
Les critères et les méthodes d’évaluation exactes sont différents pour chaque site web et chaque équipe bien sûr. Cependant, les contenus à fort trafic et ceux dont dépendent des revenus devront forcément être revus plus souvent.
Aller plus loin
Une fois que vous avez bien maîtrisé ces quelques bases, la discipline offre des possibilités presque infinies pour gagner en efficacité. Définir des types de contenus, les doter de structures répétables et les rendre compréhensibles pour les machines permet de les organiser et les distribuer automatiquement selon des règles définies. Cela permet, par exemple, de créer le contenu une fois, et de la publier partout. Ou, au contraire, de personnaliser les sélections de contenus présentées à chaque membres d’une liste de diffusion.
Merci d’avoir consulté mon guide sur le sujet. J’ai bien l’intention de continuer à l’améliorer. Si vous avez des questions, des remarques ou des critiques constructives n’hésitez pas à laisser un commentaire.

Pour aller plus loin, consultez ma bibliographie commentée sur le thème de la stratégie de contenu.