D’où vient le spam IA sur Facebook?

Jason Koebler a mené l’enquête pour 404 Media. Il a compris d’où viennent les impressionnants volumes d’images créées par l’IA sur Facebook. Facebook paie des créateurs en Inde, au Viêt Nam et aux Philippines pour spammer en postant des images IA bizarres. Des influenceurs YouTube les poussent à les fabriquer en se servant de guides et de prompts vendus sur Telegram.

Tout dans cette affaire est triste. Les influenceurs expliquant comment faire de l’argent de cette façon sont, semble-t-il, les seuls à s’enrichir. Les personnes qui tentent de gagner de quoi vivre avec leurs techniques ne voient que de maigres retours sur leur investissement. La génération de ces images sans grand intérêt et leur stockage ont un impact négatif énorme sur l’environnement. Les utilisateurs de Facebook gâchent leur attention en s’exposant à ce spam…

L’archive 88×31

L’archive 88×31 constitue une forme d’archéologie numérique salutaire. Mis à jour le 24 juillet 2024, le site contient 31’119 boutons de 88×31 pixels uniques que booters a récupérés dans les archives de GeoCities compilées par l’incroyable Archive Team avant la disparition de l’hébergeur fin 2009.

Ce format réduit permettait de faire des boutons très légers. L’espace de stockage fourni gratuitement par Geocities était de 2 méga-octets et les vitesses de connexion des internautes étaient très faibles. Le plus léger présent dans l’archive pèse 87 octets et le plus lourd 392,9 kilo-octets.

Certains nostalgiques continuent de créer des boutons dans ces dimensions pour que leurs sites se démarquent du web commercial actuel. De toutes les façons, optimiser le code et les images des sites web reste très important. Les sites légers coûtent moins chers. Comme ils utilisent moins d’énergie, ils émettent moins de CO₂. De plus, ils fonctionnent mieux. Les performances comptent dans leur référencement sur les moteurs de recherche. Et un chargement très rapide des pages aide à capter l’attention des gens.

Un mystère continue pourtant de planer… Pourquoi 88 par 31 pixels ? Aucune raison évidente ne se fait jour. Il est difficile de répondre à cette question avec certitude. Le plus vieux bouton se trouvant dans l’archive indique «Netscape NOW!» et faisait partie d’une campagne de publicité. L’hypothèse de booters est donc que ce format a été décidé pour cette campagne pour Netscape.

Blackwell de NVIDIA, deux pas en arrière pour la transition énergétique

NVIDIA a présenté sa nouvelle plateforme d’entraînement de modèle pour l’apprentissage machine. Cette nouvelle plateforme appelée Blackwell consomme deux fois plus d’électricité que les précédentes. Cela va augmenter la consommation électrique des centres de calcul. Cette augmentation fulgurante empêche la transition énergétique. Les sources d’énergie décarbonées vont simplement venir s’ajouter aux sources émettrices de gaz à effet de serre qui resteront en service pour satisfaire la demande croissante.

John Loeffler, l’auteur de l’article, écrit: «Pour tous les autres, cependant, tout ce que j’ai vu, c’est la fin des derniers glaciers de la planète et les déplacements massifs de population qui résulteront du manque d’eau potable».

Ré-ensauvager Internet

Maria Farrell et Robin Berjon ont publié un essai (en anglais) dans NOEMA pour alerter sur le fait que la concentration du pouvoir dans les mains de quelques entreprises fragilise Internet d’un point de vue culturel mais aussi structurel et technologique. La sur-optimisation rend le système moins résilient face aux pannes et aux crises. Ils nous enjoignent à voir Internet comme un écosystème. D’après leur texte, nous devons utiliser les leçons apprises par les biologistes engagés dans la réparation d’écosystèmes pour mettre en place des lois et des règles.

Google embrasse l’intelligence artificielle

Thibault Prévost nous propose une chronique sur le grand virage que Google prend pour embrasser l’intelligence artificielle. Google, moteur de recherche en position dominante, cherche à fournir des réponses plutôt qu’un outil qui renvoie vers des pages. Leur obsession de garder les visit∙eur∙euse∙s pour eux va ajouter une nouvelle difficulté pour faire venir des personnes sur nos sites. Et leur enthousiasme débridé pour les Large Language Models qui concoctent des réponses fausses et souvent dangereuses va, à coup sûr, faire encore baisser le niveau de confiance en ligne. On est pas aidé∙e∙s. En tous les cas, nous entrons dans une période intéressante…

Bullet Journal: utiliser un carnet de notes pour organiser son travail

Dans les bureaux «sans papier» où j’évolue, mon carnet de note et la manière dont je l’utilise étonne parfois. Le système Bullet Journal dont je parle plus bas est, semble-t-il, moins répandu que je le pensais. C’est une méthode d’organisation qui m’aide beaucoup au quotidien, au bureau comme à la maison. Peut-être pourra-t-elle vous servir aussi…

Pourquoi prendre un carnet?

J’essaie régulièrement de m’adapter au bureau «sans papier». On me prête un Mac, en ce moment, alors j’ai encore récemment tenté de tout faire dans «Notes» en dactylographiant avec la police Menlo. Oh-oh. Mais quelle que soit la police ou les outils numériques mis à ma disposition, je ne parviens jamais à proscrire totalement les notes manuscrites.

Dès que les projets et les tâches commencent à s’accumuler, l’expérience m’a appris à revenir aux outils et aux méthodes ayant fait leurs preuves. Papier et stylo.

Les feuilles volantes ont tendances à se multiplier sans cesse, se couvrir de gribouillages, se perdre, etc. Les classeurs permettent de mettre les feuilles ensembles et d’en changer l’ordre mais ils sont volumineux et lourds. Ce n’est pas très adapté aux modalités hybrides du travail contemporaines où l’essentiel de notre matériel doit tenir dans un sac à dos.

Je me souviens qu’à une époque, j’utilisais un Hipster PDA soit un ensemble de bristols A6 et de séparateurs en carton maintenu ensemble par une broche en métal. Cette méthode inventée ou popularisée par Merlin Mann est très efficace lorsque le fait de ne pas pouvoir réordonner les pages de vos carnets vous cause des soucis.

Le carnet A5, lui, offre plus de place. Il peut être acheté prêt à l’emploi. De plus, il est relativement compact et ne devient pas plus encombrant avec le temps. D’une part, mes notes y sont (généralement) propres et soignées. Elles restent ensembles. Et, d’autre part, les pages d’un carnet A5 sont un canevas idéal pour réfléchir et planifier sans contrainte.

Capturer toutes les tâches

Les tâches naissent de multiples façons. Certaines tâches découlent d’emails, d’autres encore émergent en réunion et se retrouvent dans mes notes. Chacun de ces endroits sont ce que David Allen, inventeur de la méthode «Getting Things Done», appelle des in-baskets. Il s’agit de traiter les informations qui entrent par ces canaux, de décider quelles actions entreprendre et dans quel ordre. Ensuite, certaines tâches peuvent entrer dans le logiciel de gestion de projet partagé. D’autres ont une granularité trop fine pour y être ajoutées. Mon carnet me permet de capturer toutes les tâches, au niveau de granularité qui me convient. Sans en laisser échapper une seule.

Évidemment, un carnet seul ne permet pas d’arriver à un tel résultat. Je me sers de la méthode appelée Bullet Journal ou BuJo pour tirer le meilleur parti de mes carnets. Cette méthode d’organisation mise au point par Ryder Carroll, un designer de produits numériques vivant à Brooklyn, New York est souple et adaptable à toutes les situations.

Les éléments de mon Bullet Journal

Je vous conseille de prendre un carnet A5 aux pages numérotées. Si vous souhaitez vous lancer, procurez-vous un Leuchtturm1917. Personnellement, je préfère la version pointillée qui offre un bon compromis entre les petits carreaux et les pages entièrement blanches. Le Leuchtturm1917 est moins cher qu’un Moleskine et reste de très bonne facture.

L’index

Je réserve un certain nombre de pages au début ou à la fin pour la constitution d’un index. Cela permet de retrouver vos notes plus simplement. Les carnets Leuchtturm1917 ont des pages déjà réservées à cet effet.

De plus, pour ne pas se perdre dans le carnet, je fais fréquemment des renvois entre les pages traitant du même sujet. Cela permet de contourner toutes les difficultés créées par le fait qu’on ne puisse pas changer l’ordre des pages.

La liste des projets

La liste maîtresse est la liste de tous les projets dans lesquels j’interviens. J’utilise une définition très large du mot «projet» proposée par David Allen: toute tâche qui nécessite plus d’une seule action est déjà un projet.

Les listes de tâches

Comme leur nom l’indique, il s’agit de listes des tâches à accomplir. Il peut en exister des mensuelles, hebdomadaires ou journalières.

Le future log

Au début de l’année, où au commencement d’un nouveau carnet, je réserve quatre pages pour faire un calendrier. Chaque page est coupée en 3 sections égales. Chaque section représente un mois. J’y mets les échéances importantes et les tâches que j’aurai à accomplir durant un mois spécifique.

Photo de future log dans mon Bullet Journal personnel

Le même format de calendrier peut d’ailleurs aussi servir pour planifier un calendrier éditorial pour un site web ou des comptes de réseaux sociaux.

Les puces (ou bullets)

Il existe aussi tout un système de symboles utilisés pour différencier les éléments de listes (tâches, événements, rendez-vous, pensées). Vous pourrez trouver l’explication complète de ces puces en français dans le guide Bullet Journal de Everlaab. Même si elles donnent leur nom à tout le système, personnellement, je les utilise très peu.

Les actions récurrentes pour garder son Bullet Journal au top

Après chaque réunion, je revois mes notes pour y dénicher toutes les actions à entreprendre et les recopier dans ma liste de tâches.

Chaque fin de semaine, je revoie la liste des projets. Pour chaque projet, je m’assure que je suis au clair sur la manière de le faire avancer et j’inscris la prochaine action à entreprendre dans la liste des tâches pour la semaine suivante.

Chaque début de mois, je transfère les tâches encore ouvertes et celles du calendrier future log sur la liste des tâches de ce mois.

Le Bullet Journal comme manifestation physique de l’organisation

Un Bullet Journal bien tenu a aussi comme avantage d’être un signe extérieur d’organisation et de rigueur intellectuelle. Des notes écrites avec soin et structure, des passages soulignés à la règle… tout cela donne une impression de sérieux et inspire confiance. Bien sûr, cette impression n’est utile que lorsque des résultats concrets sont visibles en dehors du carnet.

Pour nous, travaill∙eur∙euse∙s du monde du numérique, dont la productivité reste souvent confinée dans des systèmes de symboles et dans le royaume des abstractions, mettre une coche ✔ à côté d’une tâche accomplie est toujours très agréable. Le faire dans un carnet permet de détourner les yeux de son écran quelques instants entre les tâches. C’est appréciable.

A la fin de la journée, de la semaine ou du mois, on peut voir et toucher les progrès accomplis. En passant le bout des doigts sur une page bien travaillée, on sent les bosses et les creux fait par la pointe du stylo-bille. A mesure que l’encre sèche et que les fibres du papier reprennent leur place, la sensation offerte en caressant la page change.

Trouver la date et l’heure d’une publication LinkedIn à partir de son URL

J’ai récemment découvert un outil incroyablement pratique qui extrait la date et l’heure d’une publication LinkedIn à partir son URL. Sur nos propres pages, on a plus besoin de passer par l’export au format Excel! Et on peut connaître l’heure de publication de posts d’autres pages que les nôtres 🙌✨ Dites adieu aux estimations en jours, semaines et mois, et obtenez des données précises. 🕒📅

👉 https://ollie-boyd.github.io/Linkedin-post-timestamp-extractor
(par Ollie Boyd via CatBagChairTablePenny sur Quora)

Favoriser les liens

Aujourd’hui, c’est le Community Managers’ Appreciation Day et nous fêtons les gestionnaires de communauté.

Communauté. Voilà encore un mot dont le sens est instable, élusif, changeant. L’ensemble des utilisat•eur•rice•s d’un produit forment-iels une “communauté”? L’ensemble des followers d’un•e influenc•eur•euse forment-iels une communauté? Franchement. Pas sûr.

Quoi qu’il en soit. Il faut bien que quelqu’un représente l’organisation dans les médias sociaux. Qu’ils forment ou non des communautés, les différents sites de médias sociaux ont des cultures et des codes qui changent. Leurs exigences algorithmiques en terme de contenus et d’interaction évoluent. Il vaut mieux être bien renseigné pour s’y conformer avec grâce. Se faire entendre dans le vacarme de millions de personnes et de marques qui essaient toutes de se faire entendre est une gageure.

Les débuts de la gestion de communauté

Je me souviens encore de l’époque, pas si lointaine, où on essayait de faire émerger le métier. On disait aux entreprises qu’elles devaient participer aux conversations en ligne d’égal à égal avec les gens. C’était le message du Cluetrain Manifesto ou encore du livre de Tara Hunt sur le capital social.

«Laissez tomber les mégaphones.», disait-on. «Parlez leur leur propre langage», ajoutait-on. Certaines de ces leçons sont encore d’actualité mais les choses ont beaucoup changé. Et les conséquences de nos choix sont de plus en plus claires. Avons-nous humanisé la communication des entreprises? Ou avons-nous forcé les individus à parler comme elles en les forçant à entrer en concurrence avec des professionnel•le•s?

Je me demande si nous n’avons pas collectivement fait une erreur en encourageant nos clients et nos employeurs à investir dans des plateformes fermées et non-interopérables. Celles et ceux que j’ai prévenu des risques ont toujours décidés de les prendre. J’aurais peut-être pu être plus convaincant mais j’en doute. Au final, on a offert aux plateformes un pouvoir immense et une opportunité d’extraire de faramineuses rentes de nos relations avec nos audiences.

Capturés par les grandes plateformes

Au début, enseigner un truc utile ou faire ressentir une émotion positive était récompensé très vite. On formait naturellement des liens avec les genssur Facebook, Tumblr ou Twitter. Une audience se constituait autour de ces prises de parole.

Progressivement, les plateformes ont changé le contrat de départ. Il a fallu se mettre à faire des publications sponsorisées pour espérer toucher l’audience qu’on avait assemblé. Les résultats des publicités à budget égal s’est mis à chuter d’année en année.

Cette altération du contrat liant les plateformes numériques et leurs utilisat•eur•rice•s a été très bien décrite par Cory Doctorow qui appelle cela “enshittification”.

Et ce mouvement a des conséquences très tangibles pour le web entier.

Les liens externes

Faire découvrir de nouvelles choses aux autres en partageant des liens a longtemps été une façon d’attirer de nouvelles•aux ami•e•s. Ainsi que des prospects, des client.e.s, etc. Aujourd’hui, il est indéniable que les plateformes limitent la circulation des liens pour garder leurs utilisat•eur•rice•s à rester sur leurs domaines.

Aujourd’hui, amener un volume de trafic significatif sur un article de blog depuis les réseaux sociaux sans promotion payante est devenu presque impossible. Le nombre d’impression organique pour une publication contenant un lien est très faible. Le nombre de clic, qui représente toujours une fraction des impressions, est d’autant plus faible encore.

Une fois que les visit•eur•euse•s sont sur notre site (surtout si on a dû payer pour avoir leur attention), il devient très tentant de ne pas mettre de liens externes vers d’autres sites pour tenter de garder leur attention le plus longtemps possible.

Cette évolution a fondamentalement changé la manière dont on partage des contenus en ligne. En décourageant les liens et leur partage, les plateformes appauvrissent la fonction de moteur de découverte du web dans son ensemble. Elles rendent le web moins amusant, moins riche et moins utile.

  1. Voir les millions d’autres sites qui existent sur le web comme des concurrents
  2. Mesurer le trafic en gains monétaires potentiels qu’on pourrait extraire des personnes qui nous lisent

Cela relève d’un mindset de pénurie. Cela n’a pas toujours été comme ça. Il y a de cela encore 15 ans, des sites destinés aux mêmes thématiques s’organisaient en “web rings et proposaient des tours guidés passant entre chacun d’entre eux en séquence.

La paraphrase et le SEO

Non seulement, on fait moins de liens vers d’autres sites. Mais, en plus, on paraphrase les contenus des autres domaines sur les nôtres.

On se concentre sur la capture du maximum de trafic en provenance des moteurs de recherche (SEO) à l’exclusion de toute autre considération. Ainsi, on préfère agréger et paraphraser les articles des concurrents pour leur passer devant sur les pages de résultats. Cette généralisation et cette banalisation de la paraphrase (ou même du plagiat) sont inquiétantes.

On court le risque de s’épuiser. Couvrir les choses qu’on fait le mieux et faire des liens vers le reste est plus efficace à long terme.

Surfer sur le web

«Surfer sur le web» est un vocable perdu, désuet, presque cringe. C’est le marqueur d’une époque révolue où la navigation sur le web était plus trépidante. On pouvait être emporté de domaines en domaines au gré des liens hypertextes par de grands élans de curiosité. La surprise et le plaisir de la découverte pouvaient nous pousser en avant pendant des heures.

L’enchaînement des sites web qu’on découvrait dans ces folles cavalcades à travers le web était totalement surprenant. C’était le résultat d’une alchimie étrange. Les aut•eur•rice•s choisissaient où pointaient leurs liens et notre curiosité nous guidait à travers ce dense réseau de pages.

Le web est un écosystème

Les grandes plate-formes, Meta en tête, ont détourné le plaisir de la découverte et de la surprise. Elles l’ont systématisé, automatisé, industrialisé sous forme d’algorithmes qui présentent des contenus à la chaîne pour maintenir les utilisat•eur•rice•s sur place au lieu de les envoyer découvrir d’autres horizons. Alors que nous avons migré vers le web pour lui échapper, les réseaux sociaux se rapprochent toujours plus de la télévision!

Aborder l’économie de l’attention sur le web uniquement à travers le prisme de la concurrence est une erreur fondamentale. Par bien des aspects, le web ressemble à une forêt.

Les végétaux et les champignons d’une forêt collaborent en s’échangeant des nutriments et des informations par leurs systèmes racinaires. Plus les réseaux racinaires sont denses et entremêlés, plus les échanges d’information et de nutriments entre tous les acteurs de l’écosystème sont fréquents. La densité du réseau et la fréquence des échanges renforcent tout l’écosystème.

Il en va de même pour la densité des liens entre les personnes ou entre les documents sur le web.

On charbonne dur, on créé des masses de contenus, on mesure les résultats, on modère les commentaires et on interagit avec les gens… Au delà de ces tâches quotidiennes, nous avons la responsabilité personnelle et collective de former le plus possible de connexions entre nos organisations et les gens pour un enrichissement mutuel.

Laissons-nous donc aller à faire plus de liens. La fragmentation des audiences qui suit les difficultés de Twitter et la généralisation d’ActivityPub sont des opportunités qui nous aideront à y parvenir.

Bien préparer sa communication et son marketing numérique pour 2024

Le futur est très incertain. Les plans de communication et de marketing numérique pour 2024 devront être souples pour pouvoir rapidement s’adapter aux bouleversements qui nous attendent. Devant ce flou, voici quelques éléments pour nourrir vos propres réflexions sur le sujet et affronter la nouvelle année avec confiance.

Multiplication des plateformes et fragmentation des audiences

La lassitude face aux médias sociaux progresse. Pour l’instant, cela dit, une présence significative sur ces plateformes reste indispensable. Cependant, les choses se compliquent. Par exemple, l’approche très «laissez-faire» de Twitter en terme de modération pourrait poser des problèmes d’image aux organisations qui y achètent de la publicité. Pour ma part, je réfléchirais à deux fois avant de proposer l’ouverture d’un nouveau compte Twitter aujourd’hui.

Les personnes qui quittent Twitter ont l’embarras du choix. Et les professionnel·le·s de la communication qui essaient de les atteindre aussi. Bluesky, Threads, Mastodon… et si on ouvre un compte Mastodon, sur quelle instance? On entre dans une période de multiplication des plateformes. Par conséquent, le choix des canaux n’est plus une évidence. Il convient de bien y réfléchir en fonction des audiences à atteindre et des messages-clés. Et aussi, dans une moindre mesure, du comportement des personnes qui les gèrent.

L’expérimentation est permise mais gardons à l’esprit qu’ouvrir un nouveau canal de communication est toujours bien plus facile que de le refermer. Soyez clairs avec vous-même, vos collègues et votre audience sur vos intentions. Pour exemple, la chancellerie fédérale suisse a annoncé en septembre l’ouverture d’une instance Mastodon pour les besoins de l’administration en précisant bien que l’expérience durerait une année avant de faire l’objet d’une réévaluation.

Investir dans son propre site web

Avec cette incertitude sur le destin de Twitter, la fragmentation des audiences et les autres problèmes liés aux réseaux sociaux, il est temps d’investir de façon volontaire pour améliorer la qualité et la souplesse de votre propre site, hébergé par des professionel·le·s, sur votre propre nom de domaine. De cette manière, vous pourrez toujours vous adapter quel que soit le destin des plateformes tierces que vous utilisez. Une approche intelligente, des contenus structurés et décrits dans un langage qu’un maximum d’humains et d’ordinateurs peuvent comprendre, vous permettront de toucher plus efficacement vos clients et vos prospects où qu’ils soient et de vous adapter rapidement où qu’ils aillent.

Structurer le contenu pour les humains et les machines

Investir dans une meilleure structuration du contenu et des mesures techniques pour le rendre plus compréhensible par les machines permet d’améliorer immédiatement la trouvabilité de vos informations (qui inclut mais s’étend au delà de l’optimisation pour les moteurs de recherche SEO). C’est aussi un investissement qui garantit plus de souplesse à votre communication et à votre gestion des assets numériques pour le futur.

Les recherches par la voix dans des assistants personnels continue de gagner en importance. De nouvelles méthodes de travail continuent d’apparaître et de prendre de l’importance notamment avec les agents basés sur des modèles d’apprentissage machine comme ChatGPT, Bard, Copilote (anciennement Bing Chat) ou encore Claude.

Ces assistants utilisent non seulement les données du web mais aussi de bases de données spécialisées (comme le Google Merchant Center pour la vente de produits) et autres. Plus vos contenus seront bien structurés, bien balisés et modulaires dans vos systèmes, plus il sera bon marché de les rendre visible et de les adapter pour de nouveaux usages.

Communiquer sur les valeurs

Parmi les autres tendances fortes en 2024, il y a la transparence sur les valeurs. Les prospects, les clients et les candidat.e.s aux postes à pourvoir seront encore plus sensibles aux valeurs affichées par l’organisation particulièrement en ce qui concerne son impact social et environnemental.

Attention, cependant. Cette communication doit être le reflet de véritables engagements. Le greenwashing, en particulier, est à proscrire. Il est de plus en plus dans le viseur d’associations de consommateurs, des autorités de régulation de la publicité et des pouvoirs publics de manière générale.

Être limpide sur la protection des données personnelles

Les gens accordent toujours plus d’importance à leurs données personnelles quand ils doivent choisir un prestataire de service. Les régulateurs aussi. En Suisse, la nouvelle loi sur la protection des données (nLPD) est entrée en vigueur en Septembre 2023. Si vous vous êtes mis en conformité avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen, les adaptations à faire seront modestes. Dans le cas contraire, vous devrez y consacrer du temps.

Au delà de la conformité, les organisations de toutes tailles doivent, par exemple, avoir un plan de communication en cas de fuite de données. En ce qui concerne les informations récoltées pour les activités marketing, je suis partisan de ne récolter que le strict nécessaire. Même dans ce cas, nous devons savoir ce que nous récoltons, comment nous protégeons les données, et en informer les personnes concernées.

Le langage clair

Plus nos contenus sont en concurrence avec une masse d’autres (générés de plus en plus souvent par des outils utilisant l’apprentissage machine), plus nous devons être rapidement compris. S’exprimer dans un langage clair et simple est plus que jamais indispensable. Un prospect qui ne nous comprend pas ira voir ailleurs.

Avec la publication de la norme ISO 24495-1:2023 concernant le langage clair en juin 2023, nous avons encore franchi une étape dans l’émergence d’une norme internationale en la matière. Cette norme doit encore être examinée et révisée avant d’être officiellement acceptée ou rejetée.

Norme internationale ou pas, progresser vers plus de clarté à l’écrit que ce soit par la formation à l’interne ou l’embauche de rédact·eur·rice·s est aussi un bon investissement en 2024.

En conclusion, j’espère que ces quelques éléments vous seront utiles pour monter vos plans de communication et de marketing numérique pour 2024. Je vous souhaite plein succès durant l’année à venir. N’hésitez pas à partager vos propres idées, réflexions et remarques dans les commentaires 🙌