Je me suis lancé dans un projet de fiction, ce mois-ci. J’essaie de suivre le rythme de NaNoWriMo (1700 mots/jour).
Malheureusement, je suis encore bien en dessous. Peut-être à cause du fait que j’explore l’histoire sans avoir établi de plan. Pour en avoir le coeur net, quelques-unes de mes séances d’écriture ont été utilisée pour esquisser un plan. J’ai ressorti une très belle collection de billet compilée dans le PDF “The Plot Thickens, Mwahahah” de Jordan McCollum. Il est disponible gratuitement en anglais sur son site.
Chaque méthode a de bons et de mauvais côtés. Certaines vous correspondront et d’autres pas. Je vous en présente deux très populaires: la première avec laquelle je n’arrive pas à travailler et la deuxième qui m’aide beaucoup.
La méthode du flocon de neige
La méthode du flocon part d’une forme simple et s’inspire des fractales pour faire pousser une histoire complexe. Il convient de résumer son histoire en une phrase, puis de l’étendre sur un paragraphe et ensuite, de travailler sur les personnages. Si elle permet d’ajouter des péripéties petit à petit en gardant le contrôle de l’histoire, elle ne guide pas vraiment la structure du récit dans son ensemble et peut conduire à une paralysie analytique, comme le dit Jordan McCallum. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le guide écrit par Randy Ingermanson, traduit de l’anglais et commenté par Alice Pervilhac (version originale ici).
Le parcours du héros
Si l’histoire a un héros clairement identifié, cette méthode est très bonne. Je la conseille notamment pour les personnes qui doivent rédiger des pages «À propos» pour leurs sites et leurs réseaux sociaux.

Cette structure se base sur les recherches académiques de Joseph Campbell. En étudiant de très nombreux mythes, il a crée cette structure qui serait, d’après lui, suffisamment abstraite pour les décrire tous. Aujourd’hui, de nombreux lettrés voient sa théorie comme un simplification trop grande. Les mérites scientifiques de cette théorie ne nous intéresse pas. Ce qui nous préoccupe ici, c’est l’art de structurer un récit. Pour cet usage, cette structure est très utile.
Un héros clairement défini passe à travers un certain nombre d’étapes:
- L’Appel à l’aventure: Le héros est confronté à un évènement qui l’appelle à l’aventure et le sort de la situation initiale. Il pourra soit résister à cet appel un moment avant de succomber, soit embrasser sa quête tout de suite.
- Aide surnaturelle: Dans un deuxième temps, il reçoit une aide sous forme d’un conseil ou d’un outil comme une épée magique. S’il est réticent, la figure qui va l’aider pourra le convaincre de se lancer dans la quête. Peut-être même cherchera-t-elle a le dissuader. Par exemple, dans L’épopée de Gilgamesh, le dieu solaire tente de retenir le roi auprès de ses sujets.
- Gardien(s) du passage vers l’inconnu: Qu’il s’agisse d’un passage physique ou symbolique, il est souvent gardé par un ou plusieurs personnages secondaires. Par exemple, les hommes-scorpions que rencontre Gilgamesh sur le chemin vers l’au-delà. Ils peuvent être antagonistes et lui créer des problèmes, l’avertir de dangers ou l’aider activement.
- Épreuves et tentations: Avant d’arriver à son but, le héros devra encore franchir d’autres obstacles et subir de nombreuses tentations. Peut-être fera-t-il fausse route avant de se raviser.
- Révélations dans l’abysse. Qu’il réussisse ou pas à accomplir son but initial, les abysses du voyage le changent à tel point qu’on peut parler de mort et de renaissance symboliques.
- Transformation: Dans la section suivante, le héros et le lecteur se rendent compte de l’importance de la transformation subie dans les abysses.
- Expiation: Grâce à sa nouvelle sagesse ou à ses nouveaux pouvoirs, peut-être va-t-il payer les errements de la situation initiale et promettre de s’amender. De mauvais roi, il devient un bon roi. De mauvais époux et père de famille, il devient bon époux et père de famille, par exemple.
- Retour dans le monde connu avec la cadeau de la déesse. Tout à la fin, il ramène dans le monde connu les leçons apprises ou les artefacts acquis durant la quête. S’ils les a volés, il peut être poursuivi. Si on les lui a offerts, il peut être accompagné. Dans tous les cas, l’enjeux est qu’il apprenne à en faire bon usage dans sa réalité quotidienne une fois revenu.
Il existe d’autres modèles d’histoires, bien sûr, mais ce sont les seules avec lesquelles j’ai travaillé suffisamment longtemps pour les juger. À mesure que j’en essayerai d’autres, je pourrai les traiter sur mon blog. Voudriez-vous m’indiquer celles que vous préférez dans les commentaires pour guider ma quête 🙂
Commentaires
3 réponses à “Comment structurer un récit?”
Bonjour, et merci pour le lien vers mon blog!
Pour info, mon condisciple Kanata Nash (http://www.kanatanash.com/) a analysé la méthode du flocon et l’a adaptée à l’écriture francophone (elle est à l’origine conçue pour les anglophones et donc mal adaptée à notre langue). Nous publions cette adaptation, semaine par semaine, sur notre site de conseil aux auteurs [Espaces Comprises]. Le premier article est par là, pour ceux qui seraient intéressés:
http://espacescomprises.com/la-methode-dite-du-flocon-expliquee-et-illustree-prologue/
et le deuxième ici:
http://espacescomprises.com/la-methode-dite-du-flocon-expliquee-et-illustree-etape/
A bientôt j’espère!
Merci pour ces liens :). À bientôt.
Merci pour ce billet intéressant: je ne me suis jamais penchée sur ces techniques. Par contre, je pensais prochainement évoquer des livres sur l’écriture dans un billet – j’en ai lus quelques uns dernièrement pour me donner le courage de reprendre ma plume. Outre le courage, il faut se mettre du temps de côté… Je t’admire en tout cas de tenir le rythme – même s’il n’est pas aussi fou que celui de NaNoWriMo! Tiens bon!!